VIDÉO - Eau de pluie : trois solutions pour mieux l'utiliser

par La rédaction de TF1info | Reportage S. Pinatel, L. Lasalle, P. Limpens
Publié le 5 avril 2023 à 10h28

Source : JT 20h Semaine

Face à la sécheresse, la meilleure solution pour économiser l’eau consiste à utiliser chaque goutte de pluie ou de neige fondue avant qu’elle ne rejoigne la mer.
À travers la France, des municipalités et des agriculteurs ont déjà modifié leurs habitudes.
Le 20H de TF1 en a rencontré certains.

C’est un changement de philosophie. Pendant des décennies, les hommes ont drainé l’eau pour l’évacuer des champs et des villes, au point qu’elle n’a plus aujourd’hui ni la place, ni le temps de s’infiltrer dans la terre. Il faut donc désormais lui redonner de l’espace pour qu’elle pénètre mieux le sol. 

En 2013, un ancien parc aquatique au pied des Pyrénées, visible dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, a été inondé par le gave de Pau. Il a donc été décidé de rendre à la rivière la place qui lui avait été prise, en créant deux zones humides. "Ça retire l'eau quand il pleut ou qu'il y a des inondations. Et en période de sécheresse, l'eau est restituée après avoir été nettoyée", détaille face à notre caméra Hélène Sazatornil, directrice adjointe du service Gestion des milieux aquatiques du Pays de Lourdes et des Vallées des Gaves.

C’est donc un réservoir d’eau naturel qui maintient ainsi le débit de la rivière et qui a coûté 500.000 euros. Un projet financé pour moitié par l’agence de l’eau. Car dans la région Nouvelle-Aquitaine, 60% de la population est alimentée par les rivières. 

"Cet été, sur le bassin Adour-Garonne, on a eu 250 collectivités locales qui ont eu des ruptures d'eau. Et actuellement, comme on a eu un hiver assez peu pluvieux, on a encore 15 communes en ruptures", explique Guillaume Choisy, directeur général de l’agence de l’eau 

Deux mots-clés face à la sécheresse : sobriété et réutilisation

Pour gérer la pénurie, deux mots-clés sont désormais mis en avant : sobriété et réutilisation. "Une même goutte d'eau, quand elle tombe en montagne, il faut qu'elle aille le plus lentement possible à la mer et qu'on l'utilise de la meilleure façon possible. C'est ça l'enjeu de demain", poursuit Guillaume Choisy.

Ainsi, quand elle a produit de l’électricité en montagne, puis de l’eau potable, l'eau pourrait être réutilisée en sortie de station d'épuration par les agriculteurs, pour l'irrigation. 

Récupérer l'eau de pluie, et la réutiliser

Félix Noblia, lui, pratique l'agroécologie, soit le fait "de couvrir les sols", définit-il. Chez lui aussi, la rivière est au plus bas, mais sa terre est gorgée d'eau. "Il y a beaucoup de racines qui descendent en profondeur. C'est comme des tuyaux dans lesquels l'eau s'infiltre dans le sol. Donc quand il pleut, l'eau vient se stocker dans le sol".

Il s'agit donc d'un couvert végétal qui protège le sol de la sécheresse et qui rejette de l'humidité dans l'air. "Plus c'est végétalisé, plus ça transpire de la vapeur, qui se condense et recrée de nouveaux nuages. Et ainsi de suite", poursuit l'agriculteur.

Chez un horticulteur de Bénesse-Maremne (Landes), la solution est encore différente : il récupère la pluie, l'équivalent de 32 piscines olympiques, de l'eau qu'il ne puise donc pas dans le sous-sol, et surtout qu'il réutilise. "Malgré un hiver qui a été relativement faible en précipitations, on se retrouve avec environ 80% de capacités de chargement", précise Beñat Mendiburu, ajoutant ne "plus utiliser d'eau potable." Dans le détail, "la plante va assimiler toute l'eau dont elle a besoin. Et une fois qu'elle a atteint sa saturation, l'eau repart dans le circuit et va permettre d'arroser le bassin suivant. On est en recyclage permanent." 

En ville, l'un des problèmes est que rien ne s'infiltre, et que l'eau ne rejoint donc pas les nappes phréatiques. À la place, elle part directement vers l'océan dans des tuyaux, sans que cela profite au sous-sol. Alors, à Capbreton, sur trois places, le béton a été remplacé par de la terre et des copeaux. "Ici, il a plu tout à l'heure. Or, on est sur une surface totalement imperméable, et l'eau reste", nous montre l'adjoint de la municipalité en charge de l'urbanisme, Jean-Luc Aschard, en posant ses pieds sur une surface bétonnée. A contrario, "sur les nouveaux parkings qu'on vient de créer, l'eau pénètre. Ça va dans le sol puis dans la nappe", présente aussi l'élu.

Autre avantage : en allant jusqu'à la nappe, l'eau est naturellement filtrée avant de rejoindre un jour l'océan.  


La rédaction de TF1info | Reportage S. Pinatel, L. Lasalle, P. Limpens

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